Morsmordre
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Septembre 1997. Lord Voldemort a pris le contrôle de Poudlard et tout le monde de la magie tremble. Choisissez votre camp.
 
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 Aaron B. Millers | Collateral Damage

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Aaron Millers
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Aaron Millers


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MessageSujet: Aaron B. Millers | Collateral Damage   Aaron B. Millers | Collateral Damage Icon_minitimeLun 1 Mar - 4:15

Carte d’identité



    Aaron B. Millers | Collateral Damage 210


    Aaron Bacchus Liam Millers
    PERSONNAGE INVENTE

    L’aube je t’aime j’ai toute la nuit dans les veines
    Toute la nuit je t’ai regardée
    J’ai tout à deviner je suis sûr des ténèbres
    Elles me donnent le pouvoir
    De t’envelopper
    De t’agiter désir de vivre
    Au sein de mon immobilité
    Le pouvoir de te révéler
    De te libérer de te perdre
    Flamme invisible dans le jour.

    Si tu t’en vas la porte s’ouvre sur le jour
    Si tu t’en vas la porte s’ouvre sur moi-même.

    |Paul Eluard|


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MessageSujet: Re: Aaron B. Millers | Collateral Damage   Aaron B. Millers | Collateral Damage Icon_minitimeLun 1 Mar - 4:36

Nom : Millers. Que dire là-dessus? Sinon que toutes les personnes, vivantes ou mortes, qui ont porté ce nom, sont d'illustres inconnus, jamais mentionnés dans aucun fait marquant ou évènement relativement intéressant. Oh, il y a bien eu un Cassius Millers-Green qui reçut il y a longtemps l'Ordre de Merlin, seconde classe, mais il peut tout aussi bien s'agir d'une branche différente. Oui, Millers est un nom brittanique bien ordinaire, porté par des sorciers... bien ordinaires. A savoir qu'il ne faut pas confondre MILLERS et MILLER - Aaron déteste ça - le deuxième patronyme étant, comme vous l'avez remarqué vous-mêmes petits perspicaces, beaucoup plus répandu. Il n'a aucun avis particulier sur son nom de famille, il le porte, un point c'est tout. Et puis, il y a plus moche, non?

Prénom : Aaron Bacchus Liam. Aaron parce que ses parents, Juifs tous les deux, trouvaient ce prénom particulièrement joli et porteur de sens. Bacchus parce qu'ils se disaient que beaucoup de sorciers portaient un nom datant de l'Antiquité ou faisant référence à la mytholohie, et que celui-ci était plutôt marrant. Liam parce que son père se prénomme ainsi. Oh, son prénom, il s'en moque un peu aussi, il l'aime bien mais il a tellement perdu l'habitude de l'entendre... Généralement, on préfère l'appeller "Hep-toi-là-bas" ou "Sac à vinasse". Bacchus... Douloureuse coïncidence, n'est-ce pas...?

Date de naissance : 11 Janvier 1961. Ah, ça, il faisait froid cet hiver là, et Mrs Millers eut bien du mal à accoucher de ce bébé braillard et entêté, qui naquit sur les coups de huit heures du soir après une journée entière de travail acharné. 36 ans donc qu'Aaron foule cette Terre... en se demandant pourquoi.

Nationalité : Aaron est Ecossais de naissance, et, s'il-vous-plaît, très fier de l'être. Son enfance et son adolescence se sont déroulées là-bas dans un cocon protecteur, mais quand il s'est mis en ménage avec sa femme, ils se sont installé en Angleterre (lui aurait préféré son pays natal, Amanda l'Irlande et ils n'aimaient pas le pays de Galles...). Depuis, il n'a plus bougé et est donc surtout Anglais même s'il n'aime pas cette idée. D'ailleurs, il a gardé son très dérangeant accent écossais!

Milieu social : Sa famille ne roulait pas sur l'or, loin de là, mais il n'a jamais manqué de rien. Aaron lui-même, avec Amanda bien sûr, a connu à un moment de sa vie une période assez prospère, lorsque tout allait bien - et sans compter la fortune de sa femme, bien évidemment. Maintenant, il est endetté et très proche de l'hypothèque de sa grande maison victorienne.


Le profil du sorcier


Baguette magique : La baguette d'Aaron mesure exactement 34,5 centimètres et est composée de bois de troène contenant une plume de Phénix. C'est la première et unique baguette qu'il ait jamais possédé, et il n'en prend plus grand soin: elle est sale, pleine de traces de doigts.

Sang : Aaron est un pur... Sang-Mêlé. S'il a eu à souffrir de nombreuses fois au cours de sa vie à propos de cet état de fait, désormais il s'en cogne bien comme de l'an 14, et on pourrait même aller à dire qu'il en est fier vu son avis sur les familles de Sang Pur. Ses deux parents sont sorciers, mais sa mère, tout comme sa grand-mère maternelle, sont des nés-Moldues.

Son ancienne maison : Il est très fier d'être un ancien Griffondor, la maison la plus méritante à ses yeux. D'ailleurs, il a étudié en même temps que les Maraudeurs, ce qui n'est pas rien non plus!

Son camp : Officiellement, Aaron est un Auror qui s'est à plusieurs reprises rapproché de l'Ordre du Phénix sans jamais rien décider concrètement. Plus officieusement, Aaron est perdu dans ce monde où la guerre fait rage, et il demeure très influençable... On pourrait parler de neutralité, bien qu'il traîne souvent du côté de l'Allée des Embrumes, en ce moment.

Le profil détaillé

Votre caractère : Un simple mot pourrait définir toute l'"étendue" du caractère d'Aaron: fataliste. Il ne voit absolument aucun intérêt pour rien, et sa vie se résume à son travail - et encore! Froid et peu bavard, il entretient pour les morts une sorte de compassion dégagée, car les vivants le déçoivent et l'ennuient. La sociabilité est donc quelque chose dont il ignore tout, puisqu'il pourrait se contenter de passer le reste de sa vie chez lui, sans parler à personne, et que cela ne dérangerait pas grand monde. Morose et insensible Auror, Aaron n'a que faire du regard des autres.

Pratiquement incapable de mener à bien les actions qu'il entreprend, Aaron est défaitiste, pessimiste: il se sait inutile et particulièrement assommant. Ainsi défait d'une volonté qui aurait pu lui sortir à de nombreuses reprises la tête du marais, il se laisse simplement couler lorsqu'il a des problèmes, ne réclamant l'aide de personne et ne s'aidant pas lui-même. Pas loin de s'appitoyer sur son sort, Aaron est irresponsable, même envers sa famille et surtout pour les gens qui lui sont le plus chers - cruel paradoxe. Il ne sait pas s'occuper des autres et encore moins de lui-même, cela se fait ressentir intensément sur son quotidien morbide. Pour lui, il a amplement mérité tout ce qui lui arrive: tout est de SA faute.

Mais Aaron reste influençable, très influençable. Un petit mot de travers, et voilà qu'il se met à réfléchir, à se demander si ce qu'il fait est juste ou non. Et doit-il vraiment faire ce qui est juste au dépit de tout ce qui lui est déjà arrivé à causé de cette notion? Trop de questions, et pas assez de profondeur: Aaron aime la facilité, mais refuse à croire qu'il a été tenté de nombreuses fois par certaines facettes de ce qu'on appelle "Le Mal".

Aaron a tout de même quelques qualités: passif et déprimé il est dans sa vie de tous les jours, logique et implacable il devient dans son travail. Il est doté d'un grand courage, qu'on appellerait plutôt dédain de la vie, folie, témérité ou fatalisme. Puisqu'il mourra un jour, il espère au moins que ce sera d'une manière un tant soit peu remarquable...

Désillusionné trop tôt par une vie qu'il vomit, Aaron est égoïste; du moins il considère que les autres valent encore moins que lui. De ce fait, on pourrait même pousser l'adjectif jusqu'à égocentrique... Déçu et mélancolique (quand il a le temps), Aaron se focalise surtout sur lui derrière ses apparences d'homme brisé... Mais peut-on vraiment lui en vouloir?

Il ne s'attache plus aux gens et la confiance est quelque chose dont on l'a trop souvent privé pour qu'il en témoigne aujourd'hui. Ce n'est pas quelqu'un de coopératif, sociable ou même, tout simplement, agréable... Il garde de sa jeunesse, très profondément enfoui, un côté flambeur et dégagé, du temps où il était respecté et parfois admiré. Aaron est ce qu'on appelle une très grande gueule, dénuée de toute forme d'humour, sinon le cynisme, pur et dur.
[U.C]

Votre physique : Aaron n'est pas vraiment ce que l'on peut appeler une beauté. Son visage carré reste marqué par des rides précoces et des restes de combats plus ou moins glorieux. Ainsi ses traits sont durs et peu élégants, ils respirent plutôt la froideur et la brutalité, comme grossièrement taillés au burin. C'est pour cela que malgré de beaux yeux d'un vert terni par l'alcool, Aaron se fait bien souvent éviter lorsqu'on le voit, de part son air brouillé, son regard vitreux et la désinvolture qui l'habite. Ses cheveux courts, d'un noir d'ébène, sont la plupart du temps laissés à l'abandon et grisonnent déjà très légèrement aux tempes.

Assez grand du haut de ses 1m81, cet homme n'est ni une surpuissante machine musclée, ni un petit freluquet; disons qu'il se démarque simplement par de très larges épaules qui accentuent encore cette image d’animalité et de rudesse qui émane de lui. On dira qu'il "en impose", même si son port un peu avachi a tendance à le faire passer pour un homme mou et trapu. Bien qu'il ne soit pas incroyablement bien charpenté, il se dégage de lui un aspect de virilité et d'autorité naturelles.

Sous ses sourcils épais et noirs, ses yeux verts délavés à peine soutenus par ses pommettes sont complètement éteints, comme déjà morts. C'est quelque chose qui choque facilement dans son physique, la première chose qu'on remarque de lui. Ses lèvres fines n'esquissent que peu le sourire, tout comme ses focettes ne s'étirent jamais pour de la joie.

Aaron a constamment l'air brouillé et morne, à des lieux de ce qu'il fait sur le moment, et son visage franchement malaimable n'attire jamais la sympathie des gens. Pourtant, on sent que cet homme serait encore séduisant s'il s'en donnait la peine et s'il prenait un peu soin de lui... ce n'est évidemment pas le cas. Lorsqu'on voit Aaron, il est facile de lui attribuer l'adjectif débraillé, négligé...

Pour les vêtements, Aaron reste sobre et simple, sans élégance ni mauvais goût. Il répugne cependant à porter des chemises et préférera les t-shirt ordinaires avec une veste ou un long manteau par-dessus.

Il a plusieurs tatouages. L'un, au bas de son dos, représente un scorpion rouge et mouvant qui serpente voluptueusement. L'un, sur ses phalanges gauches, est composé d'une lettre sur chacune d'entre elle (sauf le pouce). Le mot ainsi composé est "Fuck". Charmant, n'est-ce pas? Le dernier, récemment fait, est un tribal lui mangeant le bas de la nuque et une partie du dos.

Signes particuliers (facultatif) : Aaron a développé une certaine faculté à l'Occlumancie. En effet, après tout ce qui lui est arrivée, et soucieux aussi de ne rien laissé transparaître aux yeux et à l'esprit des Légilimens, cela lui semblait nécessaire, voire même vital. Tout ce que son petit cerveau martyrisé par les épreuves de sa vie contient, il veut le garder pour lui, et farouchement. Sa nature antisociale et lugubre a franchement aidé à son travail sur lui-même, dès la mort de son fils. Ce fut, à vrai dire, plutôt simple... Aaron était déjà habitué à fermer sa bouche, ses confidences, son esprit, n'avaient plus qu'à suivre. Il s'entraîna véritablement sérieusement dès le départ d'Amanda, et sans aucune aide extérieure - mis à part quelques bouquins oubliés dans sa bibliothèque. Ce n'était, au départ, que des petits exercices en solitaire où il se forçait à revivre sa vie en marche arrière, et accélérée. La jeunesse, Poudlard, Amy... Cela défilait, défilait et Aaron se forçait à mettre des barrages, des barrières invisibles et impalpables autour de tout cela. Comme un mur protecteur entourant tous ses souvenirs qu'il dissipe un peu partout dans son cerveau, afin de les oublier et de ne pas les offrir en pâture à n'importe qui. Qui que ce soit, d'ailleurs... La mort de James fut aussi une épreuve pour ses nouveaux "dons" fragiles. Mais il semble qu'il s'en soit plutôt bien sorti. Il faut ajouter aussi qu'en qualité d'Auror, sa formation lui a fait acquérir les bases de l'Occlumancie. En effet, compte tenu de toutes les informations dont disposaient les soldats du Bien concernant le Ministère et les plans contre les mages noirs, il était tout naturel que les exercices préparatoires des Aurors contiennes ce genre de travaux. C'est donc naturellement que l'esprit déjà préparé d'Aaron coopéra à cette tâche. Disons que c'était déjà ancré en lui depuis le temps de sa formation, mais que le besoin ressenti de protéger ses souvenirs fut le déclic, le déclenchement de la capacité d'Aaron à fermer son esprit aux infiltrations extérieures. Mais Aaron ne pouvait pas s'affirmer Occlumens avec ce genre de maigres preuves, et il fut de plus en plus convaincu qu'il lui fallait un test un peu plus démonstratif. Le seul problème était: où le trouver? Il n'allait tout de même pas se jeter dans la gueule du loup et provoquer un Mangemort pour lui demander s'il aurait bien l'extrême amabilité de bien vouloir fouiller son esprit. Tout en réfléchissant à ce plan, Aaron, inlassablement, continuait de s'entraîner, et devint de plus en plus renfermé. Ce simple état de fait aurait du le conforter dans la certitude qu'il était bel et bien Occlumens, mais étant quelqu'un de très buté... Il entrevit finalement la solution au Ministère, auprès d'un de ses anciens camarades de Poudlard. Il n'avait plus aucun contact avec cet homme, devenu Langue-de-Plomb, mais une fois qu'il l'eut reconnu, ce dernier accepta bon gré mal gré de l'aider. Bien qu'étonné par sa demande, le membre du Département des Mystères s'exécuta et tenta de percer à jour son esprit et ses souvenirs... Le Légilimens qu'il était buta contre les défenses d'Aaron et ne trouva absolument rien. Ravi de le quitter, il laissa Aaron avec la satisfaction d'être intouchable. Ce qui n'est pas parfaitement exact, bien entendu. Un peu trop influençable, et un peu trop alcoolisé, Aaron n'est pas un excellent Occlumens. Gratter un peu les couches de son cerveau ne devrait pas être trop ardu pour un Mangemort de longue date, mais ça! Qui pourrait le savoir...? Et qu'est-ce qu'une tête comme la sienne présenterait comme intérêt pour les sergents de Voldemort?

Quand il était plus jeune, il s'est penché sur le don d'être un Animagus, mais il n'a jamais eu le courage d'aller jusqu'au bout. Maintenant, il semblerait qu'il soit trop tard.

Ce n'est pas très important, mais il a en sa possession une chouette effraie qui le déteste et qui s'apelle Cui-Cui.

Epouvantard (je le rajoute parce que j'ai envie) : Lorsqu'Aaron tombe nez à nez avec un Epouvantard (ce qui n'arrive pas si régulièrement, je vous rassure) dans une vieille penderie ou un placard poussiéreux, ce qu'il voit est une terrible et éprouvante épreuve. Pour quiconque le connaît un tant soit peu, la vision qui le submerge alors est évidente... Comment cela pourrait-il se passer autrement? Après ces deuils, il était normal que c'en soit un autre dont l'Epouvantard prendrait la forme funeste et moribonde. Cela varie, en fait, mais il voit toujours ou Amanda, ou Melissa périr d'une blessure très grave et agoniser dans ses bras, sans qu'il n'y puisse rien. Le désespoir qui le terrasse alors est parfaitement compréhensible, car les remords l'assaillent de tous côtés, comme toujours - même sans Epouvantard, d'ailleurs. Le corps de sa petite fille est sans visage, car après tout, il ne sait même pas à quoi elle ressemble aujourd'hui, mais maculé de sang, de plaies béantes. Et ses petites mains se tendent vers lui alors qu'elle éructe en s'écroulant sur le sol... Et lui qui assiste à cela, impuissant, et qui ne peut rien faire pour la sauver, pour l'aider, alors qu'il est son père comme il était le frère d'Amy et qu'il devrait être en mesure de la protéger toujours. Pour Amanda, c'est plus en... En "finesse". Le long corps gracile est déjà étendu, ne tombe pas comme celui de Melissa. L'illusion ne lève pas les bras vers lui, mais le regard, et son visage blanc n'exprime plus rien. Les yeux humides papillonnent très vite alors qu'un filet de sang coule de sa bouche. Et elle murmure, elle murmure des je t'aime qui ne veulent plus rien dire, ce qui fait extrêmement peur à Aaron, aussi étrange que cela puisse paraître. Les paupières ne se ferment qu'au dernier moment, une fois que l'Auror s'est enfin décidé à lui répondre, à s'agenouiller devant elle, et elle meurt. La peur d'Aaron, donc, sous la forme d'Epouvantard, c'est que les deux femmes de sa mains succombent entre ses bras.

Patronus (idem) : Le Patronus d'Aaron, même s'il n'a plus rééllement l'occasion de l'admirer, est un imposant et noble Sombral d'argent. C'est donc un grand Patronus qui peut plutôt effrayer que rassurer, et qui galope vers sa proie. Lorsqu'Aaron se sert de son Patronus pour envoyer un message, il vole, ce qui n'est pas trop désagréable à regarder, je vous prie de le croire. Pour l'invoquer, Aaron doit vraiment fouiller profondément dans sa mémoire pour ressortir de leurs cages les souvenirs heureux qu'il partagea autrefois avec Amanda... Son mariage, notamment, le moment où il prononce le "oui" fatidique, est un bon exemple, et même la naissance de James, où les instants précieux passer à Poudlard, loin de la guerre et de ses pertes. Quand il était plus jeune, avant que la dureté de la vie ne se révèle à lui et lui enlève son fils, le Patronus d'Aaron était bien différent. Ce n'était pas un Sombral, cette créature squelletique et peu rassurante, porteuse de superstitions diverses, qu'il ne pouvait même pas voir, à l'époque. Non, c'était quelque chose de plus beau et de plus représentatif. C'était un lion, un vrai lion majestueux et royal, à la crinière foisonnante, qui rugissait silencieusement dans ses volutes d'argent. Peut-être que c'était simplement l'animal le plus courageux qui représentait Aaron en ces-temps, mais peut-être aussi n'était-ce qu'une conséquence de la fierté d'avoir un jour appartenu à la noble maison de Godric Gryffondor dont le fauve énergique est l'emblème. L'Auror se souvient bien des cavalcades inutiles de son feu Patronus, de sa façon de se cabrer comme un cheval furieux, et il en ressent une certaine mélancolie - bien qu'il se soit aussi attaché au Sombral qui est comme un miroir de son caractère. Le lion disparut dès la mort de James, il s'en rendit compte lorsqu'il voulut l'envoyer porter le message de deuil à son père. Etonné et un peu déçu de ne pas avoir profité assez du félin, Aaron finit par accepter de n'être plus le vaillant chevalir de Gryffondor...


Dernière édition par Aaron Millers le Lun 1 Mar - 4:43, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Aaron B. Millers | Collateral Damage   Aaron B. Millers | Collateral Damage Icon_minitimeLun 1 Mar - 4:41

Aaron Millers
Auror

    |Aaron B. Millers | Collateral Damage Gb108Aaron B. Millers | Collateral Damage Gerrylims5Aaron B. Millers | Collateral Damage Gb04|
    "I'm a fuckin' collateral damage..."


    Entrée en matière

    Ne faites pas semblant de me comprendre. De compatir. Je vous vois me regarder avec un mélange de répulsion et de pitié, comme vous pourriez contempler un clochard étalé sur un trottoir. Je vous vois murmurer à mon passage et froncer le nez parce que vous êtes gênés par cette odeur de - quoi? - whisky bon marché, sueur, parfois vomi. Hé ouais, j'aime la gnole, le crique, et même l'éther, et ça vous débecte, ça vous rassure, vous qui pensez que boire un petit apéro de temps en temps, c'est bien suffisant.

    Non, vous ne pouvez pas me comprendre, vous ne pouvez pas compatir. Vous ne savez de moi que ce que je vous montre, et ma mémoire oublie déjà le reste. Je ne suis plus le même qu'il y a 20 ans, et aucun de mes anciens camarades de classe ne me reconnaît. Je suis l'ombre parmi les ombres, on ne me remarque pas, on m'évite, on m'ignore. C'est très bien comme ça. Dans les conversations, je suis parfois mentionné, mais on n'utilise pas mon prénom, jamais. On m'appelle "lui". Lui. C'est anonyme, c'est impersonnel, c'est froid. Il arrive qu'on me bouscule dans les couloirs du ministère, mais on ne marmonne qu'un vague "navré", auquel, de toute façon, je ne réponds pas. Mes collègues m'adressent des rictus vagues en me confiant les rapports chiants dont personne ne veut; mes supérieurs me toisent et ricanent dès que j'ai fermé la porte de leur bureau. Parfois, j'ai le droit à une mission un peu intéressante, donc dangereuse, et on semble presque déçu de me voir revenir vivant. Généralement, mes résultats sont médiocres, le reste du temps, ils sont catastrophiques.

    J'attire votre attention? Votre pitié? Vous venez de me coller sur la tronche l'étiquette du mal-aimé alcoolique, c'est ça?

    Ne vous méprenez pas. Cette attitude qu'ont les gens envers moi, je l'ai proprement déclenché.

    Je suis un chieur, un râleur, un poivrot, un névrotique, j'emmerde les gens dès qu'ils lèvent leurs yeux vers moi, j'ignore le mot respect, je ne sais plus comment être poli, ma voix est devenue caverneuse à force de ne pas servir. Les relations sociales approfondies ne m'intéressent pas, je suis complètement perdu quand il faut parler en public, j'ai la réplique assassine et la méchanceté facile, et le pire dans tout ça, c'est que je m'en complais. Je ne vois plus l'intérêt de paraître aux yeux des gens, car l'avis des gens, justement, je n'en ai plus rien à faire.

    ____


    Aaron B. Millers | Collateral Damage Icone1 Aaron B. Millers | Collateral Damage Icone8 Aaron B. Millers | Collateral Damage Icone2p


    1. 1961-1972
    Soft Ignorance



    Une enfance comme une autre. L'Ecosse fut le terrain d'accueil d'Aaron, qu'il porte dans ses veines et dans son coeur. Un petit cottage en pleine cambrousse, le genre de résidence dont tout le monde ne veut pas. Mais Aaron l'adorait. Elle respirait la joie, cette propriété proprette, avec sa grande mare au fond de la cour où des canards et des grenouilles pataugeaient au milieu des nénuphars artificiels; où le gazon gardait toujours cette odeur impalpable de liberté, où les fleurs éclataient à droite et à gauches dans des centaines de couleurs enivrantes. La maison aux tons pastels avait bercé sa jeunesse comme une vraie matriarche, le salon avec son canapé en cuir, la cuisine et son parfum de thym, et le reste... Le bosquet juste à côté de chez eux qui avait été une vraie cour de récré, et le chêne centenaire tout au bout du jardin où il s'était construit une cabane... Les souvenirs peuvent toujours danser ainsi avec ce parfum de nostalgie agréable, danser devant ses yeux amers, mais Aaron ne les voit plus.

    Aaron fut un bébé nerveux et capricieux, dans les premières semaines de sa vie, et il était plutôt comique à remuer dans tous les sens, le visage crispé, avec sa touffe de cheveux de jais au sommet de la tête qui s'hérissait à chaque colère.

    Gâté, on ne peut pas dire qu'il le fut, vu le peu de moyens financiers dont disposaient ses parents, mais il fut en tout cas cajolé et aimé par une mère qu'il idolâtra rapidement. Son père n'était pas en reste, bien sûr, mais Mrs Millers avait une certaine tendance à monopoliser l'enfant.

    Au fil du temps, le bambin devint curieux et éveillé (au grand soulagement des parents), mais toujours un peu colérique. Il développa rapidement une malice incroyable et des bêtises sans cesse renouvelées. Pour un enfant unique, c'était bien normal de s'ennuyer, non? Chose qui fut réglée rapidement, quand il eut 4 ans...

    ___
    "Amy! Mais c'est moche comme nom! Pourquoi on l'appelle pas Godzilla!"
    "Aaron, tu arrêtes de dire des bêtises! Viens plutôt l'embrasser!"
    "Beurk..."


    Ma mère était une femme forte et plutôt orgueilleuse. Mais elle nous aimait avec une telle intensité qu'elle aurait pu brûler les glaciers...

    Je me souviens d'elle comme d'un tableau de grand Maître. Je me souviens de ses longues mains blanches, fines, qui passaient délicatement sur mes draps d'enfant pour les lisser, à travers mes cheveux ou dans le col de mon t-shirt pour cacher l'étiquette. Sa voix résonnait, cristalline, et son rire contagieux se propageait comme une vague sur un récif. Le teint olivâtre des grandes dames faisait ressortir ses cheveux de jais, qu'elle prenait tant de temps à soigner.

    Elle avait une façon gracieuse de se mouvoir, avec de grands gestes des bras parfois exagérés. Econome, oui, elle l'était, ce qui nous permettait d'ailleurs d'avoir des vêtements sur le dos tout au long de l'année, même si les marques cousues sur le tissu étaient des fausses. A l'époque, je ne comprenais pas quel était son métier, mais j'appris plus tard qu'elle exerçait la profession de... rédactrice en chef d'un magazine de décoration intérieure. Job parfaitement Moldu. Au moins, notre domicile était toujours très joliment embelli des dernières trouvailles de ma mère.

    Son sourire était plein de tendresse, mais parfois, je le voyais se teinter d'autre chose, une nuance un peu plus piquante, mordant ses lèvres pleines et toujours rouges, rouges sang. Elle manipulait, au grand dam de mon père, le maquillage sans se mettre de limite, mais elle restait élégante. Sa couleur préférée était le rouge, si je ne m'abuse... ou peut-être le mauve, j'ai oublié...

    Je me souviens de ses yeux comme des étoiles, des émeraudes juchés dans leur écrin de velours, sous ses paupières qu'elle savait lourdes mais qui n'enlevaient en rien son charme. C'était tout naturel, le syndrome d'Oedipe me frappa en pleine gueule, et ma mère devint mon centre du monde. En tant que fils unique, il était normal d'être le sien, mais quand Amy est arrivé, devoir la partager me fendit le coeur. Heureusement, ma petite soeur, elle, se rapprocha plus de mon père. Ce "partage" en bonne et dûe forme assura à la petite fratrie que nous étions une entente cordiale et de longue durée. Non, j'ai fait un euphémisme. J'ai beau avoir fair le fier et l'intouchable, le grand frère protecteur qui n'en a rien à faire, ma soeur fut ma meilleure amie, ma camarade de jeux, ma confidente.

    Amy, dont le nom si joli reflétait sa porteuse; Amy, avec son visage d'ange boudeur aux ailes cramées trop vite; Amy, qui ne me ressemblait pas mais qui me comprenait...
    Ma belle Amy, ma douce Amy, que je n'ai pas su aimer assez...

    -

    C'est à l'Automne 1965 que naquit donc la petite fleur brune, Amy (Ada Elisheva) Millers. Aussi brune que son frère et sa mère, elle ressemblait pourtant moins à cette dernière qu'à son père dont elle avait récupéré le gris argenté de ses iris. Rapidement, au fil des étés chaleureux de l'Ecosse, elle et Aaron développèrent une véritable complicité que l'âge ne semblait pas corrompre. L'enfance qu'ils passèrent main dans la main était bercée par les promenades dans le bosquet où ils s'inventaient des épopées bouleversantes à la recherche de Robin des bois, par la rencontre d'autres camarades dans les alentours de leur cottage... et par la découverte de leur nature de sorcier.

    Kate Millers était plus réticente que son mari pour tout révéler ainsi à ses deux enfants chéris. Après tout, elle-même avait vécu et grandi Moldue pendant une dizaine d'années et estimait qu'elle n'avait eu qu'à s'en féliciter tant le monde des sorciers était peuplé de problèmes. Mais quand le chien de la famille, Supertramp (hé oui, panne d'inspiration de la part du petit Aaron), adopta tout d'un coup une délicate couleur lilas après une des grosses colères du garçonnet, la nécessité de tout expliquer aux enfants devint évidente.

    Aaron prit ça... plutôt bien. Il eut un peu de mal à y croire, au début, évidemment, mais une fois qu'il eut bien tout assimilé, son petit cerveau malin fit tourner à fond ses rouages. Que de possibilités lui étaient-elle offertes! Que de magie il recouvrirait son chemin, son aventure! Tous les contes racontés aux enfants lui retraversèrent l'esprit et il se moqua bien des sorcières, des fées et des lutins quand il apprit que bientôt, il pourrait posséder sa propre baguette magique. Oui, il était fier de ces nouvelles capacités qu'il sentait s'épanouir en lui; fier aussi de cette condition qui le démarquait et le démarquerait éternellement des autres. Mais, étaient-ils les seuls? Y-en avait-il d'autres? Devrait-il vivre toute sa vie avec des Moldus qui ne le comprendraient jamais?

    Son père prit un plaisir manifeste à développer tout ce dont Aaron avait besoin de savoir sous les yeux mauvais de sa femme. Le petit garçon passait encore, il avait l'âge de comprendre, mais Amy! Elle buvait innocemment ses paroles sans avoir l'air de se rendre compte de ce qu'elle était en train de vivre, et toute petite comme elle était, cela lui resterait gravé à vie dans la mémoire... Elle grandirait comme une sorcière, une sorcière qu'elle était...

    Mais même la mauvaise humeur de Kate ne réussit pas à gâcher ce formidable moment. Amy applaudit comme devant un spectacle de marionnettes lorsque son père exécuta un petit tour de magie visant à rajouter des pois jaunes sur le pelage violet de Supertramp (qui n'avait rien demandé, le pauvre). Aaron réclama à grands cris des détails sur Poudlard quand Liam eut le malheur de prononcer ce nom.

    Cette nuit-là, Amy et Aaron dormirent ensemble. Le sommeil fut long à trouver, pourtant, car chacun d'eux, en contemplant le ciel par la fenêtre à guillotine, rêvait de leur nouvelle vie magique.

    ___



    Nos jeux étaient des parties de cache-cache à travers le grand jardin, poursuivis par ma mère qui nous criait de venir manger. Les mois, les années ont passé comme un tourbillon de gaieté, dans notre parfaite insouciance. Voldemort? Nous ne connaissions pas. Ma mère se faisait fort de nous tenir éloignés de l'idée qu'un méchant vilain sorcier terrorisait le monde magique. J'atteins donc mes onze ans sans incident à dénoter, ma jeunesse se coulait aussi facilement que l'eau d'une cascade, tout était bien. Toujours aussi satisfait d'être un sorcier, j'étais devenu un brin m'as-tu-vu, tout en confiance et en excès. Mon assurance ne gênait pas, au contraire, elle grisait mes camarades gravitant autour de moi. Dans mes vêtements de seconde main, sous mes cheveux mal peignés, je me sentais le plus fort, le leader, et j'avais raison. Amy avait toujours sa place dans mes petites balades municipales.

    En tant que petit garçon, j'étais plutôt mignon de visage. J'avais les joues bien rondes (pouark), les cheveux foncés, le teint moins pâle que mes semblables Ecossais. Et mes yeux! ah, mes yeux! Je peux me permettre de m'en vanter simplement parce que je sais qu'ils étaient la copie conforme de ceux de ma mère. Deux lagons verts, où l'on pouvait plonger sans rencontrer, comme leurs parents, de hauteur arrogante. Mais, et cela vous semblera peut-être étonnant au vu de ma carrure maintenant, j'étais extrêmement maigre. Mon appétit de monstre ne savait pas remplir les creux entre mes côtes, et je restais chétif et malingre un bon moment, comme malade. Les pédiatres ne comprenaient pas, mais disaient que ce n'était pas grave: un simple retard de croissance, qui ne m'empêchait pas, d'ailleurs, de me développer et d'être très heureux. Je craignais pourtant la réaction des adolescents que je côtoirais bientôt.

    Un jour, nous surprîmes une conversation murmurée de nos parents, concernant le mage noir. En quelques minutes, nous en avons appris beaucoup, mais nous avons aussi assimilé la naturelle habitude de ne pas en parler.

    A l'école des Moldus dans laquelle ma mère nous avait collés, j'étais un élève comme un autre. Je ne me démarquais que par mon comportement, toujours aussi électrique, dominateur. Mes notes ne cassaient pas trois pattes à un canard, mais elles étaient toujours au-dessus de la moyenne... Pas mal, non?

    Et un été... L'été de mes onze ans, il faisait si chaud et si sec... Nous étions dans le bosquet, à chercher un trésor sous les racines noueuses et pleines de terre. Mes mains salies farfouillaient sous les souches et repoussaient les petits insectes sans répulsion aucune, pendant que ma soeur surélevait ses jupettes par peur qu'ils s'approchent.


    Et là, un cri, un appel de ma mère. On se regarde, étonnés, mais on finit par y aller, et on la voit dans la cour, avec son tablier de cuisine, qui me regarde avec une drôle d'expression. Je pense tout d'abord que c'est parce que je suis tout sale, mais soudain, je vois la lourde lettre en parchemin entre ses doigts, et mon visage s'éclaire...Vous savez ce que ça voulait dire? Admis à Poudlard...
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MessageSujet: Re: Aaron B. Millers | Collateral Damage   Aaron B. Millers | Collateral Damage Icon_minitimeLun 1 Mar - 4:45

- " Bois de troène, 34,5 centimètres, plume de phénix... Souple et agréable à manier... Une très bonne baguette, Mr Millers..."


    Le soleil tapait fort sur Londres lorsqu'Aaron, Amy et leurs parents se rendirent tous les quatre, bien groupés, sur le Chemin de Traverse. Ils en avaient bien discuté, il ne valait mieux pas se séparer par les temps qui couraient. En effet, une drôle d'atmosphère régnait sur l'avenue commerçante, personne ne semblait vouloir s'attarder auprès des magasins silencieux, et leurs emplettes se passèrent très vite. Aaron, pour avoir le droit à un hibou, dut se contenter de robes d'occasion, mais peu lui importait. Pendant qu'il farfouillait dans l'animalerie à la recherche de l'oiseau idéal, il fit la rencontre d'un petit garçon de son âge, blond et très aristocratique, à première vue. Quelques piques et insultes plus tard, ils étaient amis... Pourtant, personne, sur toute la Terre entière, ne pouvait être plus différent qu'Aaron Millers et Apo**** Sykes. Mais ça ne se contrôle pas, tout ça... et les deux garnements se dirent à bientôt, à Poudlard...

    Finalement, Aaron se décida pour un hibou grand duc noir goudron, qu'il baptisa Rolling Stone (.... no comment), et finalement, fila vers chez Ollivander. Il n'eut pas besoin d'essayer beaucoup de baguettes magiques, pour trouver la sienne... En vérité, la première que le vieux vendeur sortit de sa boîte fut la bonne, et le choisit. Une grande baguette, en bois délicat, lustré, fait dans du troène et contenant une plume de phénix centenaire. Tout pour plaire! A la fin de journée, alors que le crépuscule éclairait les dalles du Chemin de Traverse, Aaron était complètement paré pour aller à Poudlard.

    Le soir-même, perché sur son chêne au bout du jardin, Aaron contempla de son regard d'enfant le cottage de sa jeunesse, la mare aux canards qui scintillaient des lueurs de la lune. Bientôt, il ne retournerait ici que pour les vacances... C'était un grand changement. En fait, pensa-t-il très sérieusement en s'étalant contre les branches pleines de sève, il valait mieux dès maintenant faire le deuil de son cottage...



    Aaron B. Millers | Collateral Damage Iconepoudlard Aaron B. Millers | Collateral Damage Gerry17 Aaron B. Millers | Collateral Damage Iconegryffondor

    2. 1972-1979
    Go to Poudlard

    Poudlard m'a fasciné dès la première vision que j'en ai eu. Sur les barques branlantes, en proie à l'humidité du lac, j'admirai ce qui serait mon second foyer pendant 7 ans, 7 longues années d'études où je découvrirais tant de choses... Mes yeux, encore un peu myopes à la magie, détaillai chaque tour, chaque fenêtre en voulant les dévorer, les posséder. Je n'avais pas peur. Je n'étais pas craintif, comme bon nombre de mes semblables, en attendant dans la petite pièce que McGonagall vienne nous chercher; j'étais transi de joie. Cette fierté ne fut même pas tempérée par la gêne de me retrouver avec ce Choixpeau miteux sur la tête devant toute l'école réunie, et j'attendis, comme les autres, de me faire répartir.

    Allans... Anderson... Bloom... Carrow... Et... Ah, Collins. Ce serait mentir de dire que je l'ai vraiment remarqué, à cet instant. Mes yeux se sont un instant posé sur elle, comme sur les autres, et j'ai juste vu qu'elle était mignonne... Une seconde après son envoi chez les aigles, elle m'était sortie de l'esprit. Pourtant, cette jolie Amanda Collins allait avoir tellement d'importance pour moi...

    Je fus appelé vers le milieu de notre groupe. Le Choixpeau me parla à l'oreille, et ce qu'il me dit, je n'ai pas envie de vous le répéter. Ce que je peux vous confier, c'est que juste après, il hurla le nom de Gryffondor et je fonçai à leur table, un sourire écartelant mes lèvres.

    A cette époque-là, un petit groupe d'élèves farceurs faisait aussi ses études, une année au-dessus de moi. Vous savez très bien de qui je parle, n'est-ce pas? Les Maraudeurs, ça vous dit quelque chose...?

    __

    Ainsi donc, Aaron commença ses études chez les Lions. Il étrenna Rolling Stone pour envoyer la première lettre à sa maman, à Amy, à son père, pour leur expliquer qu'il avait été accepté chez "les plus hardis et les plus forts". Tout le monde fut ravi des nouvelles qu'il leur donnait, même si son père aurait préféré le voir à Serdaigle, sa maison dans le temps.

    Les cours ne lui semblèrent pas trop difficiles, au contraire. Il s'y plongea à corps perdu, intéressé surtout par la Métamorphose, enseignée par sa directrice de maison qu'il appréciait beaucoup. Oui, Aaron éprouva très tôt un grand respect pour McGonagall et cette autorité naturelle qui émanait d'elle, car elle représentait très bien l'emblème de Gryffondor pour lui.

    Ses amis, il se les fit exclusivement dans sa maison. Peu de filles d'ailleurs dans le cercle d'Aaron qui avait pourtant à la maison une petite soeur qui attendait fermement sa venue à Poudlard pour lui coller au train. Les jours passèrent alors très facilement, dans l'amusement général, les études, les plaisanteries faites de maison à maison.

    Il n'oubliait pas Apo****... mais ce dernier avait été envoyé à Serpentard, ce qui dressait une immense barrière entre eux deux. Avec un certain scepticisme, il le regarda évoluer dans sa propre maison, roi au milieu de sa cour d'adeptes... Et au bout d'un moment, ils se retrouvèrent.

    Entre eux, la complicité revint en un éclair... mais un peu plus d'ailleurs! Ce fut une véritable rivalité qui s'installa, un défi constant, un combat de coqs. Personne ne devait savoir qu'ils se côtoyaient - un Gryffondor et un Serpentard faisant copain-copain, fallait pas déconner nan plus! - et cette constante nécessité d'être sur le qui-vive devint très amusante. Rapidement, ils lancèrent un jeu dont ils étaient les deux seuls tributaires: le "Cap' ou pas cap'", à savoir, se lancer chacun son tour un défi complètement idiot (lancer de la Bombabouse sur la porte du concierge revenait régulièrement) et parier sur la potentielle défaite de son adversaire.

    L'année, au milieu des cours, des amitiés et des amourettes naissantes, défila à la vitesse du Poudlard Express. Aaron retournait chez lui pour les vacances où il en profitait pour se ressourcer et tout raconter à sa jeune soeur qui se morfondait au cottage, puis il repartait, plus fringuant et plus heureux que jamais. Pas décidé à grandir, le jeune Aaron restait désespérément chétif.

    Après les vacances de Pâques, Aaron n'en doutait plus: les Maraudeurs étaient les messagers du dieu de la blague sur Terre. Il fit tout pour s'en approcher, pour devenir leur ami et profiter ainsi de l'attrait de James Potter et de Sirius Black. Pour leur plaire, il alla jusqu'à se moquer avec eux du plus-chétif-que-lui Severus Rogue, en deuxième année pourtant.

    La fin d'année arriva, les vacances d'été furent un sursaut de sa petite enfance où il renouait avec ses amis Moldus auquel il racontait de faux souvenirs de pension. Peu importait... Poudlard pouvait bien comprendre qu'il mente à son sujet.

    Seconde année, tout aussi espérée, fascinante. Aaron finit par comprendre le danger qu'on pouvait encourir à être un Sang-Mêlé en cette pleine année 1973 lorsqu'il apprit par la Gazette du sorcier le massacre d'une famille parfaitement semblable à la sienne, près de Londres. La Marque des Ténèbres flottait au-dessus de la vieille masure.

    L'atmosphère chaleureuse et douce de Poudlard agissait comme un cocon protecteur autour d'Aaron qui ne captait que très difficilement les tensions et l'horreur régnant partout ailleurs en Grande-Bretagne. Mais la carapace se perçait de plus en plus souvent, à mesure que les mauvaises nouvelles s'amoncelaient dans les rubriques nécrologiques des journaux. Aaron, bien que très hostile aux activités de Voldemort, restait indifférent à tout cela. Après tout, cela ne le concernait pas, pas vrai? Oh, bien sûr, il n'était pas si égocentrique, il ressentait beaucoup de compassion et d'amertume en contemplant les parents des victimes présents à Poudlard, mais ils étaient tant... De son côté, Aaron ne craignait rien. Il savait bien que ce genre de choses, ça n'arrivait qu'aux autres, et pas à lui. Sa famille ne risquait absolument rien.

    Les mois défilèrent encore, encore. Rapidement, au fil d'un temps qui passait trop vite dans une anxiété exacerbée par de nouveaux meurtres, la fin d'année arriva, la troisième commença, déclina...
    ___

    Quatrième année. J'ai fini par grandir, et il était temps. Désormais, je suis un jeune homme plutôt beau gosse - quoi, ça vous étonne?! - je me donne un genre pour copier Potter à l'identique, j'ai la même façon d'éclater mes cheveux pour paraître cool. Mes yeux sont ma fierté, ils soulignent le côté "bad boy" de ma petite gueule d'ange, sur laquelle j'essaye désespérément de faire pousser les premiers duvets de la puberté. J'ai des focettes qui se creusent sur mes joues, et je trouve ça très classe; je dépasserai bientôt le mètre 70, ce qui à mon âge, je vous le rappelle, est plutôt pas mal, et je n'ai pas fini de grandir. Je paraîs encore un peu maigre, mais sous l'uniforme, cela ne se remarque pas. Toujours la main dans la poche et la cravate rouge et or desserrée, je suis les Maraudeurs comme un petit caniche, mais sans me faire voir, sans faire ma carpette. J'aimerais juste qu'ils me remarquent, et je crois qu'ils l'ont fait...

    Une autre personne attire mon attention. Une Serdaigle. Collins, vous vous souvenez? Elle est devenue très belle... Même si son jumeau lui colle toujours aux basques, j'essaye de m'approcher d'elle, d'entamer la conversation... C'est parti d'un pari stupide...

    __

    - " Cap ou pas cap de la draguer, Millers?"

    Elle n'est pas sa première, la jolie ingénue, mais elle est la dernière, et elle le restera. C'est comme ça! C'était si fort, si prenant, à en scotcher les tripes tout au fond du gosier, à en faire valdinguer les préjugés hypocrites d'Aaron concernant l'amour, l'amouuuur, dont il se moque constemment. Coup de foudre dans la gueule, et pan, sans le voir venir. Elle était belle, intelligente, et elle était innaccessible. C'était ça, le plus intéressant. Pour elle, il n'était que le flambeur complètement con et à côté de la plaque, celui qui se la pétait autant que Potter pour subtiliser sa gloire et le charme de Black. Et puis, il n'était qu'un vulgaire Sang-Mêlé venus des griffons, totalement à l'Ouest, pour elle. Ils n'avaient pas les mêmes vérités, pas les mêmes rêves, pas du tout le même destin, et pourtant, pourtant, Aaron le sut immédiatement, sans expliquer comment, comme c'est toujours le cas pour ces histoires-là, parce qu'on le sent au fond, là, juste près de l'estomac, on le sait, on le sent, et c'est implacable: elle partagerait sa vie, infiniment plus encore, et serait tout. L'égérie du bonheur, le symbole de la joie, l'apothéose de l'extase desservie dans ses mains... Mais elle ne le savait pas encore. Bien entendu, à l'époque, Aaron ne pensait pas tout cela, cette philosophie de vieil homme que gangrène le désespoir. Il se disait simplement "celle-là, je l'aurais", en ne sachant pas, ou en le niant, qu'il l'aurait à jamais. La difficulté l'intéressait plus que tout. Marre des cruches sans queue - encore heureux - ni tête, blondes jusqu'à leurs sourcils et leurs cerveaux manucurés (demandez pas comment, un truc de nana, sans aucun doute). Marre des Stacy et des Courtney, marre des so British, so glam', des Poufsouffle en bas âge mental qui répétaient leurs formules en les agrémentant d' "abracadabra hi-hi-hi'. Là, en face de lui, dans son uniforme bleu et bronze qui lui jetait un regard indifférent, il avait une Amanda, une vraie diva, une Sang Pur, une poupée de porcelaine dont l'air si fragile était un mirage - il ne le savait pas encore tout à fait. Qu'il avait envie d'être le bras protecteur de cette jouvencelle à l'air froid, d'être le miroir, d'être le désir, de savourer le plaisir de l'avoir rien qu'à lui. A Poudlard, l'espérance de vie des couples est si faible qu'il n'a même pas crainte de faire baisser son potentiel de dragueur, alors il tente le coup, et se ramasse énormément de rateaux. La frustration est là mais jamais ne l'emporte, et malgré les moqueries et les divers noms d'oiseaux que lui colle ce cher Apo****, Aaron répète "je l'aurais". A l'époque, il avait l'impression d'être le paysan sans rien d'autre à offrir que lui-même qui va conter fleurette tous les jours à la princesse, en haut de sa tour, qui agite d'un air neutre son mouchoir brodé de blanc. Et ça le faisait rire, car sa réussite n'en serait que plus croustillante, ça le faisait rire... Ca le ferait pleurer, maintenant, car cette pensée qui l'amusait se révèle aujourd'hui si exacte que c'en est troublant. Oui, il est le paysan, au Sang ignoblement mêlé, mais toujours aussi rouge que le sien, et elle... Lointaine. Il ne sait plus quand est-ce qu'elle céda enfin à ses attentes. La même année, ça, il en est certain, mais sans doute pas le même mois. Premier baiser volé dans le parc, près du terrain de Quidditch, malgré son odeur de terre et de pluie sous sa robe écarlate pour les entraînements, à en laisser tomber sa batte, à en saisir le dos, à en caresser les cheveux doux et à la douce odeur, douce odeur, peut-être du lilas, ou non, de l'aubépine, ou de la rose, ou tout cela à la fois... L'odeur de l'amour, et puis voila.
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MessageSujet: Re: Aaron B. Millers | Collateral Damage   Aaron B. Millers | Collateral Damage Icon_minitimeLun 1 Mar - 4:49

    C'est donc cette année-là que les hormones d'Aaron se réveillèrent complètement. Le couple qu'ils formèrent avec Amanda attirait les critiques, mais ils s'en moquaient, et l'envie, mais ils s'en complaisaient. Thomas, jumeau adepte de Serpentard, tentait bien parfois de leur mettre des bâtons dans les roues, mais ils ne cédèrent pas. Oh, il y eut bien quelques ruptures dues aux bals bâclés ou aux crises de jalousie ponctuées de larmes, mais ils se rabibochèrent à chaque fois. Belle année, cette quatrième...

    Mais voila. Ca ne dure pas toujours, le bonheur.

    Ce fut à Halloween de sa cinquième année qu'Amy mourut. Assassinée par un mage noir? Massacrée par un Mangemort? Non, et non. Renversée par une voiture bien Moldue devant chez elle. Ses parents n'étaient pas là, personne n'a rien pu faire.

    Aaron crut en succomber avec elle. Sa soeur, sa petite soeur chérie, qui à peine un an plus tard aurait pris place avec lui aux rangs de Poudlard, Amy, bordel, son amie, sa confidente, venait de mourir si stupidement qu'il ne pouvait même pas se l'imaginer. Sorcière, elle se faisait écraser comme une vulgaire Moldue incapable de faire quoique ce soit...

    Rupture. Aaron devint sombre, mélancolique. Ses amis ne le questionnèrent pas vraiment, et comprirent, au vu de l'épreuve qu'il traversait. Amanda l'épaulait comme elle pouvait malgré la mauvaise humeur d'Aaron, submergé plus par la rancoeur et la colère que par le chagrin. Il n'avait pas été là malgré ses promesses de la protéger... Mais il devait bien continuer. Le deuil fut rapide, il cessa d'y penser, il voulait juste oublier.

    Ce fut bien cette année que toute sa vie de famille dégringola, amorçant les prémices d'une douloureuse vie en solitaire. Terrassés par la perte de leur fille, ses parents divorcèrent et sa mère partit s'installer en France refaire sa vie. Ses visites auprès de son fils furent très rares, et bientôt inexistantes. Blessé, Aaron tâchait de ne pas trop penser que sa mère le haïssait pour ses pouvoirs, sa capacité de pratiquer la magie qui la révulsait tant, et qui n'avait pas été capable de sauver Amy.

    Ses BUSEs en poche, Aaron revint donc chez son père. L'été fut long, la rentrée, une délivrance. En sixième année, la volonté d'Aaron de s'engager comme Auror à la sortie de Poudlard éclata et ses amis approuvèrent: il était vraiment fait pour ça. C'est aussi en Septembre qu'il se décida enfin à reposer sa candidature au poste de batteur dans l'équipe de Quidditch de Gryffondor (qu'il avait déserté l'année précédente), et qu'il put ainsi jouer une saison entière aux côtés de Potter, grâce à qui ils gagnèrent la coupe...

    Lors de sa dernière année, les Maraudeurs n'étaient plus là et Aaron reprit vaillament les rênnes de la connerie. Il avait encore bien changé, quelques poils poussaient enfin sur son visage plus sombre qu'avant, et de sa haute taille, il dominait avec un sourire torve les premières années. Apo****, toujours complice de ses "méfaits", s'amusait tout autant que lui de leurs nouveaux trônes d'or.

    Puis ce furent les Aspics... Ce qui signifiait, tout naturellement... Qu'il devrait quitter Poudlard. Ce fut dur, mais les perspectives d'avenir mutuel qui doucement s'esquissaient pour lui et Amanda apaisaient un peu la douleur cuisante de devoir quitter le château ancestral. Mais ça fait mal, tout de même, ça fait mal de parcourir pour la dernière fois le chemin qui mène jusqu'à la gare de Pré-au-Lard en ayant peur de se retourner pour graver à jamais l'image de Poudlard, l'école de magie, le collège des petits sorciers de Grande-Bretagne, le second foyer d'Aaron Millers... Sa cravate rouge et or autour du cou, qui ne signifiait plus rien, il s'installa dans le Poudlard Express en jetant un regard vague vers le Saule Cogneur. Sa nouvelle vie magique, cette fois, ne le faisait plus rêver.
    ___

    Aaron B. Millers | Collateral Damage Iconevoiture Aaron B. Millers | Collateral Damage 20 Aaron B. Millers | Collateral Damage GB03 Aaron B. Millers | Collateral Damage Gerry18


    3. 1979-198O
    Electrical Youth

    Je fus donc éjecté de Poudlard, comme tous les autres, comme Apo**** et Amanda. Retourner chez papa, j'avoue que ce fut plutôt frustrant, surtout étant donné que beaucoup de mes semblables se trouvaient déjà leurs propres logis. Mais à quoi m'aurait servi mon propre appart', ma propre maison, alors qu'un grand voyage autour du monde m'attendait...? Apo**** et moi voulions relancer l'ancienne tradition et partir ensemble, au gré de nos envies, visiter des pays tout aussi magiques que les nôtres, voir d'autres gens, d'autres cultures, d'autres façons de pratiquer cette sorcellerie qui coulait dans nos veines. Amanda et moi, c'était une histoire scellée; personnellement, je n'ai jamais douté d'elle avant de partir. Pourtant, il y avait bien eu des accrocs, bon nombre d'accrocs, mais... Enfin... Je ne vais pas m'étendre là-dessus. Elle voulait continuer des études (Moldues en plus, erfff...), et avait un petit studio à Londres. La seule crainte que j'avais, c'était de la laisser sous l'influence de son frère et de sa famille conservatrice au possible, mes amis les Sang-Purs qui ne m'avaient jamais accepté. Pour eux, notre histoire n'était qu'un conte de jeunesse, quelque chose qui ne survivrait jamais à l'après-Poudlard. Ils pouvaient croire ce qu'ils voulaient... et je pense bien que me voir partir durant une année entière au bout du monde leur fit énormément plaisir.

    A cette époque-là, et j'y repense avec un drôle de sentiment de honte et d'amusement, j'étais une grande bringue, encore un peu maigrichon, avec une barbe savamment travaillée et des airs nonchalants qui me collaient à la peau. J'étais fanatique de ce groupe punk Moldu, les Sex Pistols, et criait à tue-tête le refrain God Save the Queen aux british puritains. Vous me voyez, avec mon t-shirt informe à l'effigie de Sid Vicious, m'égosillant pour lancer une révolution en musique...? Je n'avais honte de rien.

    Vint le moment du départ. Une belle nuit avec Amanda, ma promesse de penser à elle, toujours, et des mots d'amour bien fades que j'ai oublié... Dans un an, lui promis-je, dans un an, nous nous établirions et nous vivrions notre vie...

    Mais pour l'heure, Apo**** m'attendait.
    ___

    Leur première destination fut la France, où ils essayèrent tant bien que mal de localiser Beauxbâtons afin de "leur montrer, à ces mangeurs de grenouilles, qu'on peut escalader leur enceinte!".

    Selon la tradition, ce voyage aurait du être instructif et avant tout destiné à apprendre des autres pays... mais il se transforma vite en pure goguette de deux adolescents en manque d'aventures. Après la France, ils se dirigèrent vers l'Espagne, l'Italie (où Aaron s'amusa beaucoup à imaginer les gladiateurs du Colisée), vers d'autres contrées d'Europe. Puis ce fut l'Asie ("Les Chinois ont vraiment inventé les sortilèges de torture, j'y crois pas!"), l'Afrique et même l'Australie. Ils terminèrent par l'Amérique, où l'Ouest sauvage exerça une forte pression sur leur imaginaire débordant. Des déboires, ils en eurent un grand nombre, des expériences bizarres aussi, des rencontres, des blessures... Au bout d'un an, Aaron avait bien changé: ce voyage l'avait endurci, musclé, il portait ses cheveux un peu plus long par pur souci esthétique ("Ca fait plus rebelle!") mais ne perdait en rien sa fougue, son sens de la répartie, et son accent écossais si dérangeant aux oreilles de son meilleur ami.

    Ils rentrèrent donc, et chacun fit sa route. Apo**** était destiné à rejoindre sa famille qui voulait le voir devenir un brave Mangemort... C'était la croisée des chemins pour les deux amis qui s'étaient juré, à la vie à la mort, une amitié au-delà du Bien et du Mal. Tant pis, tant mieux, Aaron le laissa se "non-débattre" avec sa conscience et prendre la voie tant fignollée que ses parents lui avaient réservé. Lui, il rêvait d'autre chose, et cette chose, c'était Amanda.

    Ils achetèrent une maison dans le Kent (Aaron aurait préféré l'Ecosse, Amanda l'Irlande, mais jamais ils ne seraient vu au Pays de Galles), une jolie demeure victorienne qui respirait la propreté et l'élégance. S'installer fut plutôt facile, les voisins étaient sympas, il y avait même une autre famille de sorciers à quelques maisons de la leur. Et puis, il fallait songer à leur vie commune, non...?

    Fidèle à ses principes, Aaron s'engagea au Ministère. Sa formation, ardue pourtant, fut rapide et expédiée car en ces temps de guerre, ils avaient besoin de tout les bras disponibles. Sa carrière d'Auror brillait à l'horizon et Aaron redoubla d'effort, passant peu de temps auprès d'Amanda que cela commençait à gêner. A 20 ans, Aaron était Auror - un très jeune Auror, d'ailleurs. Et à 20 ans, il demandait sa main à la magnifique Amanda, qui, ne le nions pas, avait fortement pressé son homme de le faire.

    4. 1981
    Fell in love



    Aaron B. Millers | Collateral Damage Gbicon1-1 Aaron B. Millers | Collateral Damage Poto175-andrea05 Aaron B. Millers | Collateral Damage HilaryGerard_psily2




    Une longue allée rouge, un autel blanc couvert de roses pâles... Je m'en souviens parfaitement, de ce jour. C'est l'été, l'air sent bon le muguet et la liberté. Le Mage noir est fini, la paix est revenue, il faut fêter tout cela et mettre au jour notre amour... Je m'en serais bien passé. Je ne crois pas au mariage - et j'ai bien raison - et à tout ce que cela comporte, je ne crois pas aux promesses murmurées pendant l'échange des alliances. Du pipeau. Des mots en l'air, pour sa part. De la paperasse et du champagne distribué sans limite.

    Oui, c'était une belle journée, la salle était chic, mon costume aussi. J'avais 20 ans, 20 ans à peine et toute la vie devant moi, mais cela me faisait si clair, au fond. Si logique de m'unir à elle, même si c'était trop tôt pour mon esprit de révolte. Et puis, ça lui faisait tellement plaisir, je le savais... Elle voulait mettre à l'épreuve mes sentiments, et j'ai parfaitement relevé le défi. Mais elle, hein? Elle! Etait-elle prête à se marier avec un infâme Sang-Mêlé, qui ne lui donnerait jamais d'enfant aussi pur qu'elle le fût elle-même... J'eus droit aux remarques acides du père, du frère, même de mon père, devenu si aigri... Ma mère quant à elle, faisant sa grande réapparition d'hypocrite confirmée. Elle avait vieilli, cette belle égérie, elle n'était plus la même. Elle avait même d'autres enfants, qu'elle rêvait de me présenter, et un affreux accent français qui faisait roucouler ses "r". Ses manières n'étaient plus voluptueuses, elle avait abandonné la magie. Ses yeux, ma foi, étaient toujours les mêmes...

    Mais c'est dans ceux de ma femme que je me plongeai alors. Amanda, royale au bout de l'allée, divine à promener son alliance au bout de son doigt blanc, superbe à ignorer les remarques avinées de son frère.

    Le mariage... Pfff... Je n'y crois pas.
    ___


    Aaron n'était pas vraiment prêt à se marier... A cet âge, il comptait plutôt s'amuser encore longtemps, voyant surtout revenir Apo**** répugné par sa famille. Mais craignant de voir fuir Amanda vers les siens, vers ce sang trop pur pour lui qui le traitait d'indigne, il organisa tout, et le 21 Juin 1981, ce fut la cérémonie.

    Cela se passa relativement bien, si l'on met à part la gêne rigide d'Aaron, la petite dispute qu'eurent ses parents parce que Kate l'emmenait à l'autel après l'avoir ignoré pendant des années, et l'échange de "politesses" qu'il eut avec Thomas Collins, le jumeau d'Amanda. Tout était très beau, très bien décoré, la mariée resplendissait dans sa robe blanche et brisa comme une professionnelle le verre aux pieds d'Aaron, selon la tradition juive qu'il avait tenu à respecter. Une épreuve, en fait, mais la nuit de noces sembla effacer toutes les petites contrariétés de la journée...
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5. 1981-1987
The Pursuit of Happiness


    La bague aux doigts, les deux amoureux convolèrent donc et reprirent leur vie dans le Kent. Aaron, Auror, avait moins de travail car Voldemort avait été défait, ce qui lui permettait de passer plus de temps avec sa femme. Une nouvelle phase s'opérait chez eux: Amanda, par cet union placé sous le signe de la passion, venait de clairement tourner le dos à sa famille et à ses anciens principes. Aaron ne doutait plus de son amour pour lui, et le vivait comme un présent rare, un privilège unique qu'elle lui accordait à lui, et à lui seul. Son sentiment d'infériorité s'amenuisait chaque jour d'avantage, à chaque seconde passée auprès d'elle. Ils étaient si unis...! Deux âmes soeurs, un couple parfait, qui respirait le bonheur! Tant d'envieux autour d'eux faisaient les hypocrites derrière leurs sourires glacés de mal-baisés... Pour eux, tout allait si bien, le soleil semblait s'être arrêté pile sur leurs têtes. Plus que des amoureux, des amis, des confidents...

    A ce terme d'une telle relation, il était tout-à-fait normal, voire sain, qu'Amanda se pose des questions sur une éventuelle descendance. Aaron, pour sa part, était bien entendu plus réticent. Trop jeune dans sa mentalité, pas encore prêt à s'engager autant sur ce chemin qu'il savait interminable et surtout, duquel on ne pouvait pas revenir quand on le voulait. Faire un enfant, c'était tirer un trait sur cette jeunesse électrique qui ne pensait jamais aux conséquences... Mais c'était aussi une preuve de leur amour, le fruit, même, de leur union. Alors il demanda du temps. Un délai pré-natal qu'il voulait savourer avec tous ses amis, avec Apo****, avec elle, et elle seule.

    En vérité, Aaron n'était pas prêt du tout à partager sa femme. A quiconque. Il la voulait pour lui, et uniquement pour lui, profiter d'elle et de sa jeunesse qui, c'était inévitable, s'en irait plus vite avec un enfant au creux de ses entrailles.

    Au Ministère, Aaron plaisait de part ses initiatives, son travail acharné. Jeune encore, on lui promettait une très belle carrière qui pourrait se solder, pourquoi pas, par le poste de chef des Aurors! Cela avait bien servi au jeune griffon qu'il était de se rapprocher au maximum du Club de Slug, à Poudlard... C'était son audace, sa nonchalance prétentieuse qui avait plu au Maître des Potions, bien plus que son Sang-Mêlé.

    Quelques années passèrent encore.
    ___

    Ces moments-là m'apparaissent flous, désormais. On dirait les souvenirs de quelqu'un d'autre, de quelqu'un de plus chanceux que moi. Je n'arrive plus à m'imaginer que j'ai déjà serré cette femme dans mes bras avant autant de fougue, autant d'amour à lui vouer. J'ai du mal à me dire que ce petit train-train routinier qu'on avait instauré ensemble me plaisait; je ne me vois pas du tout dans le rôle de l'amoureux transi qui vient lui conter fleurette tous les 14 Février. Je n'ai pas vécu cette vie, c'est impossible...

    Et elle, elle n'a jamais pu me murmurer ces paroles vagues au creux de l'oreille, quand on s'endormait le soir. Elle ne pouvait pas m'attendre au retour du travail avec un tel sourire sur les lèvres, ravie de me retrouver, amusée à l'idée de me faire goûter sa nouvelle recette.

    Je ne me rappelle plus de la maison à cette époque, de ce à quoi elle ressemblait. Les photos sur les murs nous représentaient, la télévision dans le salon diffusait des films comiques. Sur les tables basses, des vases plein de fleurs trônaient, et il n'y avait pas d'odeur désagréable provenant de la cuisine. La lumière passait à travers les fenêtres propres, et les voisins me saluaient quand ils me croisaient dans la rue.

    Tout le monde s'étonnait qu'il n'y ait pas de voiture dans notre allée de garage, et nous, nous riions en-dedans devant les Moldus en leur expliquant que notre lieu de travail n'était pas loin. Nous nous mêlions au monde et le monde nous enviait, tout nous était possible. Le ciel brillait toujours, les étoiles scintillaient, et peu à peu, l'idée de faire un enfant me séduisait. Ce n'était plus une contrainte, une promesse à respecter, c'était une envie, un désir, et même un besoin, un besoin de lui montrer tout ça, tout ce que je ne pouvais dire en mots parce que j'étais comme ça. J'avais besoin de prouver à tout le monde que notre histoire n'était pas qu'une fable, pas que des baisers distillés aux yeux des autres, mais bien une réussite.

    La pillule valdingua. On en avait plus besoin.

    _

    Amanda tomba enceinte à 23 ans. Si Aaron fut long à la détente - comme beaucoup d'hommes, avouons-le - il ne mit pas longtemps à fêter cette nouvelle. Cette vie nouvelle qui sommeillait en Amanda, ce n'était que du bonheur qui anihilait les peurs, les craintes de jeunesse d'Aaron. Après tout, ils étaient prêts. Aaron gagnait bien sa vie, cumulait les primes et les promotions, Amanda avait une petite fortune derrière elle et la maison comportait deux chambres de trop... Ce qui laissait deviner, peut-être, d'autres enfants... Aaron n'était même pas contre cette éventualité, mais il se consacrait tant à cet enfant à venir, que cet unique but planait devant lui.

    La grossesse se passa très bien des deux côtés. Oh, les nausées matinales, la marche en pingouin, ça fait partie du jeu, bien sûr. Le couple respirait le bonheur, encore et toujours, et cela semblait déteindre sur les autres. Apo**** s'était lui aussi engagé en tant qu'Auror et les deux compères étaient plus proches que jamais. Finalement, à contrario de tout ce qu'il avait pu penser, avoir un enfant ne contrariait pas sa jeunesse, au contraire: elle l'épanouissait.

    Sa mère tentait parfois une percée vers lui, depuis la France, mais ce fut vers son père qu'Aaron se tourna. L'homme, un peu trop seul et un peu trop amer, voyait venir avec une joie manifeste la venue de son petit enfant.

    Ils apprirent rapidement, après une visite à Sainte-Mangouste, que ce serait un garçon, cause de fierté supplémentaire pour Aaron. Un fils, un fils en premier... Le rêve de tous les hommes! Au fil des mois, Amanda s'arrondissait, et rapidement, vint le neuvième mois...

    A la maternité, ce fut une véritable épreuve. Attendant dans les couloirs comme un zombi, Aaron se montrait rarement dans la salle de travail tant c'était éprouvant pour lui. Dopé au café, il improvisa une petite fête avec les infirmiers stagiaires et les standardistes, quand on l'appela... C'était enfin terminé. Quand il pénétra dans la pièce, Amanda, éprouvée, tenait contre elle un tout petit bébé qui ne pleurait même plus. Il n'y a pas de mots à mettre sur une telle euphorie...

    Les deux parents extasiés revinrent donc à leur domicile avec le bout de chou en prime, qu'ils avaient baptisé James. La chambre déjà aménagée à l'étage, juste à côté de la leur, se remplit de jouets et de landaux, le manteau de la cheminée accueillit de nouvelles photos du bambin, la maison se peupla de cris et de rires d'enfants...

    James grandit, mais James grandit mal. Il semblait avoir attrapé le gêne Millers qui faisait de l'enfant un petit être un peu trop chétif... Mais Aaron s'en moquait bien, tout ce qui comptait, c'était qu'il aille bien. Il accapara un peu son fils, aux dépends d'Amanda, d'ailleurs. Les 14 Février n'étaient plus romantiques, ils étaient des jours comme les autres où il fallait préparer un biberon et se lever la nuit pour aller calmer le bébé. Ca ne semblait pas une corvée pour Aaron qui voyait en son fils la septième merveille du monde.

    La famille d'Amanda faisait aussi sa réapparition! Il fallut leur présenter l'enfant, leur donner des nouvelles, faire semblant de les apprécier. Aaron remarqua bien que cette incursion chez les Collins faisait plaisir à sa femme, un peu trop plaisir... Encore une fois, il ferma les yeux, qui étaient de toute façon exclusivement tournés vers James.

    Les premiers mots, les premirs pas. Tant de souvenirs si doux et si fragiles désormais... C'était sans doute trop beau.

    Il avait trois ans. Il fit une crise, d'ils ne savaient trop quoi. Aaron le tenait dans ses bras à ce moment-là. Mais que pouvait-il faire? Sainte-Mangouste fut atteint trop tard.

    James mourut, d'une maladie qu'ils n'avaient même pas soupçonné, le 23 Mars 1987.
    __


    On avait peut-être trop abusé du bonheur, hein? On avait épuisé les réserves de notre incroyable elixir de chance! Ca tombe sur nous, bien sûr. Sur moi, évidemment! Je n'avais pas assez donné. Pas assez payé la Mort, j'étais encore débiteur... C'est ça, n'est-ce pas? Mais vous ne pouvez pas me répondre! Vous n'avez aucune idée de ce qu'il s'est passé, aucune parole à m'adresser, juste des regards, et cette foutue pitié! Remballez-là! Je n'en veux pas, je n'en veux pas! Laissez-moi...

    Je ne veux pas en parler. Je ne veux plus y penser.
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Aaron Millers
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MessageSujet: Re: Aaron B. Millers | Collateral Damage   Aaron B. Millers | Collateral Damage Icon_minitimeLun 1 Mar - 4:53

Aaron B. Millers | Collateral Damage Shattered7 Aaron B. Millers | Collateral Damage 105icon11 Aaron B. Millers | Collateral Damage Gerry6

6. 1987, Enterrement
The Worth memory

    Le cercueil faisait à peine 1 mètre. Drapée d'un linge blanc, brodé de délicats chrysanthèmes d'or, la bière, couilleur rouille, était disposée sur une plateforme surélevée. Des dizaines de baton d'encens répandaient leur parfum entêtant, des bougies illuminaient la scène d'une façon spectrale, iréelle. Ce ne pouvait pas être réel. Les couleurs douces de la décoration ne choquaient pas l'oeil humide des éplorés, tout avait été prévu comme il le fallait, au moindre détail; rien ne venait contredire le projet d'Amanda: faire de l'enterrement de James quelque chose de discret mais d'admirable. Ils étaient parvenus à ne pas mettre trop en avant la taille ridicule de la boîte mortuaire, qui rappelait à tous la cruauté de cette perte, la rapidité mesquine de La Faucheuse, qui n'attendait pas. "La Mort, assise devant la porte des vieux, guettent les jeunes." Ce n'était pas réel. Le prêtre, la mine sombre, récitait ses prières en penchant parfois la tête sur lui, invitait les présents à se recueillir.

    - " Au nom du père, du fils..."

    Soudain, Aaron se releva, sans délicatesse, sans prendre la peine de ne pas faire de bruit. Puis il tourna les talons, remontant l'allée centrale de l'église, avançant d'un pas rapide sans regarder autour de lui, les yeux braqués comme des projecteurs sur le chemin qu'il lui restait à faire avant d'atteindre les grandes portes, d'un air pressé, d'un air lugubre, ignorant ceux qui se retournaient à son passage, trop étonnés pour être en colère, stupéfaits de le voir quitter le lieu de repos des morts.

    Le grincement des lourdes portes de l'église qui se refermèrent l'une sur l'autre en claquant arracha un frisson à Amanda, qui chuchotait à son fils, à travers 10 centimètres de bois, que papa était juste un peu fatigué.
    ***

    Amanda prit son visage entre ses mains et Apo**** lui tapota l'épaule sans la quitter des yeux. Ils venaient de convenir qu'ils iraient chercher Aaron uniquement après ce dernier hommage en l'honneur de James, et que la crise de son père n'allait tout de même pas venir gâcher. Ce à quoi la jeune femme avait répondu que tout de même, il fallait accorder de la compréhension et de la pitié pour Aaron, qu'elle ne lui en voulait pas, qu'il était juste fracassé par cet évènement tragique. Apo**** n'avait pas répondu, Amanda s'était effondrée.

    Ce fut seulement quelques minutes plus tard qu'on poussa la porte du salon. Peu de personnes le remarquèrent mais les premiers à lever la tête vers Aaron rendirent curieux les autres qui se tournèrent tous un à un vers le nouveau venu. Un silence gêné se fit dans la pièce, puis les rumeurs des conversations reprirent d'un coup alors qu'il s'avançait vers sa femme.

    Sa cravate était largement desserrée, lui donnait l'air déplacé d'un noceur qui revenait d'une boîte de nuit particulièrement endiablée. Son regard s'était un peu plus terni depuis ce matin, et ses cheveux étaient moins soignés. Son menton nu paraissait réhaussé et ses mâchoires contractées élargissaient son visage comme celui d'un molosse prêt à mordre. Il avait l'air perdu et las, et lorsqu'il arriva près d'eux, ils le virent serrer les dents à tel point qu'elles grincèrent. Amanda lui prit les mains, les yeux dans les yeux, mais il parut tellement mal à l'aise qu'elle le lâcha sur le coup, comme à la merci d'une brûlure.

    - " Tu nous as fait peur, Aaron..." fit Amanda, la voix tremblante.
    Aaron haussa les sourcils.
    - " Ah ouais?" marmonna-t-il. "Y'avait pourtant pas de quoi. Fallait plutôt s'inquiéter de James, hein!"

    Perturbée par cette réplique, Amanda jeta un coup d'oeil à Apo**** et fut effrayée par sa propre expression; apparemment, le blond ne comprenait pas non plus ce qu'il avait voulu dire.

    - " Où étais-tu?"

    Aaron haussa les épaules d'un air distrait et évita son regard. En fait, il semblait avoir du mal à focaliser ses yeux sur un point en particulier, et ils voyaient sa pupille tenter désespérément de se raccrocher à quelque chose en se dilatant de plus en plus. Un homme rougeaud et court sur pattes se présenta à lui comme tout premier pédiatre du petit James et lui confia ses plus amères condoléances. Amanda s'empressa de les accepter, mais Aaron garda le silence en l'observant d'un air méprisant au possible. Sans comprendre, le médecin attendit, puis finalement lui demanda ce qui n'allait pas.

    - " Ce qui va pas?" Aaron pouffa. "Tu me demandes ce qui va pas, c'est ça? Heu, attends voir, il fait pas beau aujourd'hui, j'ai fait une tâche sur mon costume, mon horoscope est très mauvais, et quoi d'autre? Ah ouais, mon fils vient de mourir. Mais sinon, tout baigne, hein, c'est gentil de demander!"

    Son ton sarcastique n'était pas crédible tant il était altéré par la maladresse de son ton et tous ses gestes inutiles et amples. Son sourire sur ses lèvres était très laid et rendait son visage grossier, méchant. Le pédiatre se répandit en excuses hypocrites avant de s'éloigner; Amanda, qui avait assisté à la scène, paraissait horrifiée.

    - " Qu'est-ce que t'as?" grogna Aaron en soulevant la babine.

    Apo**** se passa la main sur le visage pendant qu'Amanda s'approchait, suspicieuse.

    - " Tu as... Aaron, tu as bu ou quoi?"

    Le brun haussa les épaules de nouveau, levant les yeux au ciel. Un mouvement de sa main vint à tempérer la supposition d'Amanda, comme s'il n'avait pris qu'un remontant. Son meilleur ami lui jeta un regard noir.

    - " Parce que tu sais bien que tu ne supportes pas l'alcool..." soupira Amanda, à moitié rassurée. "Ca ne fait rien. On en parlera après, ça sera mieux..."

    Il n'offrit pas de réponse à cela. Quand sa femme s'éloigna pour aller présenter ses excuses au gros médecin, Aaron se servit un verre qu'il avala cul sec. Apo**** se rapprocha de lui, les bras croisés, et s'adossa à la table du buffet en faisant de lui un exament visuel.

    - " Millers, t'as vraiment une sale tronche..."

    Ce dernier pivota vers le blond en tenant à bout de bras son second verre. Son expression parut à la limite de l'hilarité, pendant une seconde, mais il préféra siphonner l'alcool plutôt que de perdre son temps à répondre. Quand le claquement du verre contre la table résonna pour la seconde fois, il ne se souvenait même plus de ce qu'il reprochait à son ami. A la place, il lui dit:

    - " Ca me fait plaisir que tu sois là, Apo****."

    Paroles de gamin, songea le blond en hochant la tête, ou plutôt paroles d'ivresse. Il était étonnant de voir Aaron saoul, car généralement, il savait s'arrêter exactement à sa dernière limite, et ne courait pas de toutes façons après les folles cuites qu'on se réservait pourtant généralement à cet âge-là. Cette fois-ci, toutefois, il semblait vraiment y être allé très fort. Son troisième verre mouilla son menton; Apo**** arrêta son geste quand il voulut encore verser de l'alcool sur la nappe plus que dans son récipient.

    - " Je crois que tu devrais arrêter de boire..." fit-il d'une voix très claire, tranchante comme un couteau.

    Aaron se dégagea de la légère étreinte et renversa directement dans sa gorge le contenu de son verre. Il voyait trouble à présent. Amanda était revenue vers lui et lui jetait un coup d'oeil soucieux; le brun la vit échanger un drôle de regard avec Apo**** et il s'en sentit parfaitement contrarié, comme dans une grosse crise de paranoïa. Evidemment, ils avaient du parler de lui! Ohhh oui, il les voyait bien, se repaissant de son pétage de plomb, bavant tout ce qu'ils voulaient sur lui, enfin, maintenant qu'ils le pouvaient; oui, il l'avait tout de suite remarqué en rentrant dans ce salon, à leurs airs mauvais, à leurs sourires sinistres. Finalement, ils étaient bien tous contre lui, ce qui était totalement injuste et stupide, sachant que la victime, ici, c'était lui. Mais ils ne le comprenaient pas, les ahuris, ils ne comprenaient rien alors que la vérité se devinait comme le nez au milieu de la figure. Pfffeuah.

    - " Vous avez un problème?" lança-t-il, peut-être un peu trop fort car une ou deux personnes se tournèrent vers lui. "Mais il faut boire, c'est fait pour ça, c'est jour de fête, youhou!"

    Amanda grimaça, secoua la tête; puis, semblant remarquer une anormalité dans les vêtements de son mari, s'approcha de lui.

    - " Attends, je vais t'arranger ça."

    Aaron, surpris, ne comprit pas tout d'abord pourquoi elle s'avançait ainsi vers lui. Il eut un premier mouvement de recul, visant à l'empêcher de sentir de trop près l'odeur de l'alcool sur sa chemise, son cou, même ses mains tremblantes. Quand elle tendit les doigts vers son cou, il lui attrapa les poignets. Elle protesta, puis se libéra, recommença son manège; Aaron la repoussa doucement. Plus sèchement la seconde fois. Enfin, quand les doigts d'Amanda s'étaient accrochés à la cravate qu'elle voulait juste réajuster et qu'Aaron fut lassé d'avoir de simples mouvements de recul, il la bouscula carrément. Elle faillit perdre l'équilibre, mais Aaron ne paraissait pas la prendre en pitié. Au contraire, visiblement agacé, il éructait:

    - " Mais tu vas me lâcher! Va emmerder quelqu'un d'autre!"

    Les larmes gonflant rapidement ses beaux yeux azurés, Amanda amena une main devant sa bouche qui se tordait d'incompréhension, avant de faire volte-face et de s'éloigner vers la porte des toilettes. Grognant dans sa barbe ce qui ressemblait à "Non, mais ho!", il se saisit d'un énième verre, les yeux étincelants. Apo**** s'approcha, mais une femme élancée, très bien habillée, avait déjà mis Aaron en apostrophe. Il suivit la scène en catastrophe.

    - " Mais enfin, Aaron... reprenez-vous, je crois que vous avez fait de la peine à votre femme!"

    Le brun s'esclaffa, tanguant sur ses jambes alors qu'il s'avançant vers la jolie dame apprêtée comme pour une soirée.

    - " Hey, ho, toi, la poufia*se, j't'ai pas bipé, d'accord? Alors mêle-toi de tes jolies fesses!"

    Estomaquée, la femme ne rebroussa pas son chemin comme le pédiatre. Son entêtement à rester face à Aaron attira bientôt quelques regards supplémentaires sur eux, des regards accompagnés d'un gros silence permettant au père de James d'entendre toutes les remarques dirigés à son encontre. Il buvait désespérément à son verre en espérant peut-être qu'il y trouverait au fond la répartie nécessaire à sa survie, ou la force de s'excuser et de s'éclipser.

    - " Aaron, calme toi, allez viens..." murmura Apo**** en essayant de le tirer vers lui.

    La réaction d'Aaron fut immédiate: il se mit à se débattre violemment, à repousser le blond de toutes ses forces et quelques "oh!" étouffés fusèrent de ceux qui étaient le plus prêt de cette mini-rixe. Le brun ordonnait à Apo**** de le lâcher, ce qu'il n'était pas décidé à faire, et Aaron s'agitait tant et si bien qu'il finit par faire valdinguer son verre contre le mur. Il se brisa dans un bruit cinglant de cristal éclaté et le silence se fit totalement dans le salon. On aurait pu entendre une mouche voler. On ne se souciait même pas de calomnier Aaron, à présent.

    - " Ah bah, t'es content!" bava Aaron en claquant les bras le long de son corps, les vêtements tout froissés.

    Ses yeux verts et plissés se posèrent sur l'assemblée regroupée qui était entièrement tournée vers lui. Sa colère monta d'un cran, sans qu'il ne puisse rien contrôler, comme si tout cela venait de ses tripes plutôt que de sa tête et qu'il n'était plus que le pantin de l'alcool; horrifiante alcool.

    - " Qu'est-ce que vous avez à mater, vous? Vous vouliez bien du spectacle, nan? Hé bah vous êtes servis, bande de sangsues!"

    Il envoya par terre plusieurs autres verres, en les ramenant vers le bord de la table d'un large geste du bras. On s'éloigna de lui avec empressement - sauf Apo****.

    - " Qu'est-ce que vous branlez tous ici, dites moi, à part vous faire mousser? Ca vous fait jouir les enterrements? Vous vous sentez sans doute mieux après ça? Voir le cadavre d'un môme, ça vous fait tous bander? Et puis un gamin qui crève, c'est tellement plus original, nan?!"

    A ce dernier mot, il jeta au sol un grand plat en argent ou du saumon cotôyait de la charcuterie. Ses gestes étaient complètement désordonnés, sa voix pâteuse peinait à prononcer des mots cohérents, et il semblait à deux doigts de s'écrouler par terre. Pourtant, ce fut avec une hargne redoublée qu'il continua:

    - " Qu'est-ce que vous croyiez en venant? Qu'on allait chialier? Vous attendiez ça? Vous vouliez du café théâtre biiiiiiien émouvant? Bah rentrez chez vous! Rentrez dans vos pu*ain de maisons avec vos pu*ain de familles et coulez des jours heureux en pensant à nous et à moi! Vivez votre saleté de vie, baisez vos pu*ain de femmes et faites leurs des gosses qui vivront plus longtemps que le mien, allez à votre boulot de merde tous les jours pour gagner de quoi leur faire bouffer leurs pu*ain de céréales, et jouissez, allez-y, jouissez dans ce salon, jouissez sur mon gamin, faites comme moi, faites vous plaisir, c'est la fête!"

    Aaron, manquant trébucher, s'avançait vers la sortie. Il attrapa quelqu'un par le col et lui beugla dessus:

    - " Jouis! Mais jouis, j'te dis, je sais que t'attends que ça!"

    L'homme le repoussa. Aaron se tourna vers une femme.

    - " Et toi tu prends ton pied? Mais ouais! Prends ton pied!"

    Elle retroussa le nez, dégoûtée. Sûrement quelqu'un de la famille d'Amanda.

    - " Con*asse!"

    Tout en se dirigeant vers la porte de la sortie, il appréhenda d'autres personnes en leur répétant ces même phrases, avec d'autres tournures, plus ou moins vulgaires, et il alla même jusqu'à s'adresser à une fillette. Un homme finit par le pousser franchement, tout près de la porte. Il se rattrapa péniblement à la clenche et éclata d'un rire sans joie:

    - " Bande de faux-jetons, vous me faites bien rire... C'est ça, ouais, profitez bien de la vie, ça n'arrive qu'aux autres ce genre de merde! Hypocrites! Connards! Je vous emmerde tous, faites de vos existences de merde votre rêve le plus beau, ça changera rien, c'est inutile, vous ne servez qu'à la déco..."

    Et il sortit. Quand il fut parti, le silence s'en alla avec lui.
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MessageSujet: Re: Aaron B. Millers | Collateral Damage   Aaron B. Millers | Collateral Damage Icon_minitimeLun 1 Mar - 4:55

Aaron B. Millers | Collateral Damage Gerry2 Aaron B. Millers | Collateral Damage 23530990 Aaron B. Millers | Collateral Damage Gerry_goldberg12

7. 1987-1992
Life goes on



    La terrible épreuve qui avait ébranlé ses parents avant lui terrassa Aaron. Le deuil ne passa jamais, la boule dans sa gorge resta coincée, et l'est toujours, depuis cet enterrement gâché où il s'était donné en spectacle. Les deuils, il en avait assez, et il avait l'impression d'avoir un peu trop donné de ce côté-là. L'alcool fut une sortie de secours; Amanda, quant à elle, sombra dans une dépression parfaitement sobre.

    La perte d'un enfant ferait vaciller le plus solide des couples, et c'est ce qui arriva pour eux. Les disputes s'installèrent, de plus en plus fréquentes, malgré une volonté évidente des deux pour aller de l'avant. Mais Aaron sombra, sombra, et la boisson devint une véritable amie, une confidente plus entraînée que sa femme. Au Ministère, on expliqua quelques temps la baisse de motivation du père malheureux, puis il fallut lui poser quelques ultimatums plus ou moins efficaces.

    Aaron et Amanda devinrent ce couple fantôme qui ne se touchait plus, qui n'osait s'approcher de la chambre d'enfant. Il retira les photos de sur la cheminée, il déserta le lit conjugal puis se mit à découcher. Les bars furent son nouveau foyer, beaucoup plus rapidement qu'il ne l'avait d'abord imaginé. Peu conscient à l'époque de la voie dans laquelle il était en train de s'enfoncer, Aaron n'avait pas la force de se sortir la tête du marécage, contrairement à Amanda qui faisait face, qui se reconstruisait lentement. Lui n'en voyait plus l'intérêt, laissait simplement passer les jours en espérant, au fond de lui, un mieux mais ne faisant rien pour l'atteindre. Il développa une propention au fatalisme qui ne le quitta plus, et puis, après tout, c'était de sa faute, non? Les remords l'habitaient, le hantaient jour et nuit, et le regret fut sa nouvelle compagne. Le Aaron heureux, désinvolte et borné, vif et excessif disparaissait derrière les ravages de l'alcool et ne laissait plus que cet homme froid et vide qui ne savait plus comment sourire. Les havres de paix étaient rares, mais étaient là, et parfois Aaron et Amanda se retrouvaient comme au temps de Poudlard, derrière les colonnes de pierre, où ils s'embrassaient à l'abri des regards, ces moments volés... Des souvenirs fugitifs qui le fuyaient, le fuyaient, et desquels il voulait se rapprocher en se rapprochant du whisky.

    Amanda fut celle qui le tirait des bars la nuit lorsqu'il ne voulait pas rentrer; elle fut celle qui épongeait son front au-dessus de la cuvette; qui calmait ses crises d'angoisse, la nuit; qui le tirait jusqu'à chez eux lorsqu'il s'écroulait sur le trottoir devant les regards désabusés des voisins. Enivré tous les jours comme le pire des soiffards, Aaron perdait pied et se perdait lui-même.

    Mais il aurait du se douter qu'Amanda n'était pas prête à se laisser ainsi tirer vers le fond. Elle l'aimait, oui, elle l'aimait, mais c'était justement pour ça qu'elle ne pouvait pas supporter de le voir s'enfoncer ainsi, et pendant autant de temps. Le deuil était passé après tout... Les années s'écoulaient et il aurait été temps pour lui de redresser la tête. Alors elle lui mit des limites, des conditions, que le nouveau caractère d'Aaron accepta très mal. Puis elle dit qu'elle s'en irait, qu'elle le laisserait, et ce premier ultimatum le brisa en son entier.
    _

    Au départ, cela n'avait choqué personne que je m'imbibe comme une éponge, parce que, dixit Amanda "le pauvre en a bien besoin". Et puis bien après que le deuil soit passé, je continuais à me promener une bouteille à la main, mais à l'époque, j'avais encore le don de la parole et j'arrivais souvent à rire sans trop me forcer. Quand on s'est rendu compte du danger qu'il y avait, il était déjà trop tard. Je me servais de mon chagrin comme d'un prétexte pour boire et l'alcool était une aide, une psychiatre, une amie et une confidente beaucoup mieux rodée qu'Amanda avec qui ça n'allait plus très fort. Je peux la comprendre, je la comprends très bien... L'homme de la maison devenait lentement une carpette et était à peine capable d'aller au travail tous les matins, on s'adressait la parole de moins en moins souvent... Mais elle n'était pas femme à se laisser ainsi couler avec moi, et à ne pas me ressortir la tête du marécage. Elle m'a lancé un premier ultimatum et on s'est raccomodé à grandes effusions, à grands renforts de "promis mon amour, tout va bien aller maintenant". Promesses d'ivrogne... Amanda est de nouveau tombée enceinte de cette brève incartade post-amoureuse, et cette future vie a réussi à prolonger ma vie de façon insoupçonnée.

    Je me revois me jeter à ses pieds, parfois, pour la supplier de ne pas m'abandonner. J'ai réussi à la convaincre, plusieurs fois, de rester, de m'aider, parce que je finirais par aller mieux, j'en étais sûr. Mais non. Ca n'irait jamais mieux. Je continuerais de boire, toujours, malgré tout ce que je pouvais bien lui dire. Elle grossissait, mais je m'en foutais pas mal, je ne dormais plus à la maison et rapportais peu souvent ma paye. J'ai tiré un trait sur pas mal de mes amis, Apo**** y compris, et j'ai mené ma barque seul, en compagnie de l'alcool. Je ne voyais pas le bout du chemin, et mon enfant à venir ne parvenait pas à me relancer sur la même route qu'Amanda. Je me détachais de tout, et je ne comprenais pas pourquoi. Jamais je n'ai eu l'idée d'arrêter de boire, pour voir si cela suffirait à me redonner la force de continuer, et je ne l'aurais jamais. C'est trop tard, et cela ne servirait à rien, de toute façon. Si je suis destiné à vivre dans l'absurdité de ce monde si plein de deuils, je me fous des conséquences. Tout ça n'a plus d'importance.

    Melissa est née au mois de Février. C'était un beau bébé, elle avait mes yeux et ma couleur de cheveux. A ce que j'ai pu en voir, poutant, elle ressemblait plutôt à sa mère. Je n'en ai pas profité beaucoup, de ma fille, mais je ne vais pas faire l'innocent ou le malheureux. A vrai dire, je n'en avais rien à faire, j'ai juste fait un saut à la maternité et je suis retourné au bar. C'est vrai... j'étais heureux, pourtant. J'ai même songé à jeter cette bouteille que je tenais à la main et à me consacrer à elle comme je m'étais consacré à James. A entrevoir de nouveau cette étincelle de bonheur qui avait permis à notre couple de faire son chemin. Et puis... Et puis non. Trop lâche, trop faible, j'ai choisi la facilité.

    C'était un soir de Juin qui empestait l'été. Amorphe sur mon canapé, je l'ai regardé se ruer vers moi avec notre fille dans les bras, et m'asséner des paroles que je n'ai pas compris. Bavant, délirant, en loques dans mes vêtements puant la sueur et la crasse, j'ai laissé Amanda me dire qu'elle me quittait et qu'elle ne reviendrait pas. Je n'ai pas compris, et pas eu de réaction, je me suis contenté d'axer difficilement mes yeux nauséeux vers elle, et d'attendre... D'attendre quelque chose que je ne croyais pas possible. Elle m'a regardé... silence! Elle m'a regardé, et dans ses yeux d'azur, je ne sais pas s'il y avait du mépris, de la déception ou peut-être de la haine, car cet homme-là, devenu une loque, elle avait eu la faiblesse de l'aimer. Et n'avait rien pu faire pour le sortir de là.

    Quelques secondes plus tard, la porte se claquait. Les secondes, les minutes ont défilé, mais quand je me suis mis à pleurer, à hurler, à sangloter sur mon patio, elle n'était plus là, elles avaient disparu, et je n'avais plus que mes échos à écouter, son odeur de lilas, son parfum dans la chambre à renifler comme un forcené lorsque je me sentais trop seul, et mes yeux pour pleurer, mes yeux aveugles de ne pas l'avoir assez vu, mes pupilles qui ne servaient plus à rien sans objet à contempler, mes cris qui résonnaient dans notre rue mais qui n'obtenaient plus de réponses. Je pouvais bien me laisser mourir, alors.
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    8. 1992-1997
    Into Hell

    Ces 5 années se déroulèrent sans aucune nouvelle d'Amanda ou de Melissa. Aaron pensa à raison qu'elle était retournée chez les siens et que la petite fille allait grandir comme une parfaite Sang-Pur.

    Ce fut une véritable descente aux Enfers pour Aaron. Il n'espérait plus grand chose et ne vivait que pour une autre: l'alcool. Son travail d'Auror devint désespérant de nullité et il risqua sa place à de nombreuses reprises. Les cicatrices sur son corps s'amoncelèrent, tout autant que les tatouages qu'il faisait faire ivre et dont il ne se souvenait plus le matin. Il se retrouva ainsi avec le mot "Fuck" tatoué sur les phalanges, une lettre par doigt, ainsi que des tribaux sur les bras et sur le cou, qui se rajoutait au scorpion rouge mouvant au bas de son dos, qu'il s'était fait pendant son voyage au tour du monde. Puis ce furent les dettes qui se pressèrent dans sa boîte aux lettres, des traites qu'ils n'avaient jamais vu du temps d'Amanda. Ses amis le fuirent, il n'avait plus personne, sinon Apo****, qui ne l'aidait en rien. Ce dernier était d'ailleurs plus une influence néfaste qu'autre chose, mais Aaron ne se rendait compte de rien.

    Divorcé sans avoir le souvenir d'avoir signé quelconque papier, Aaron est désormais catalogué célibataire et sa vie amoureuse est aussi stérile qu'un no man's land. En vérité, il lui arrive parfois de ramener des femmes chez lui, mais sous le coup de la boisson, et parce qu'après tout, il s'en moque. Ses conquêtes, évidemment, n'ont pas la classe d'Amanda et se résume à des prostituées et des femmes aussi perdues que lui. Pour tout le monde, Aaron est un pauvre poivrot solitaire, et personne ne s'intéresse à son histoire et à ce qu'il peut être derrière cette coquille alcolisée, les raisons même de cette maladie. Ca lui convient bien, car l'Auror désabusé n'a pas besoin de parler.

    Ainsi se traînèrent ces 5 années sans Amanda, où le retour de Voldemort est l'évènement notoire. Récemment, Aaron s'est rapproché de l'Allée des Embrumes où il croit apercevoir une autre possibilité professionnel... Après tout, par les temps qui courent, beaucoup de gens sont prêts à payer pour voir des personnes gênantes disparaître, et Aaron, qui n'a plus rien à perdre et se fout pas mal de la guerre en cours, est la Faucheuse idéale. Discrète et sans visage...

    Dans l'atmosphère sinistre de la Grande-Bretagne, c'est maintenant entre le Bien et le Mal qu'Aaron flanche le plus.


    Aaron B. Millers | Collateral Damage Gerry_goldberg08 Aaron B. Millers | Collateral Damage Gerryicon8Aaron B. Millers | Collateral Damage Gerard-icons50-09-artistchoice-dean
    The End.


    Fin de l'histoire. Que désirez-vous de plus? Il n'y a plus rien à expliquer, plus rien à disséquer. Ma vie est là, exposée, inintéressante, et je m'en fous. Je me fous de cette guerre qui fait rage autour de nous, elle ne me concerne pas. Voldemort m'est égal et Potter peut bien mourir dans son coin, ça les regarde. Je ne prendrai pas parti, ni part aux combats. J'attends juste que les jours se passent, et ils se passent très bien sans moi...

    Quand je me regarde dans le miroir, je vois maintenant un presque quadragénaire qui n'a plus aucun charme. Ma barbe pousse de tous côtés, pas soignés, et mes larges mâchoires me donnent l'air d'un molosse. J'ai perdu toute beauté, mon teint se jaunit et mes yeux ne sont plus que de pâles reflets de ce qu'ils étaient, vitreux, sans couleur. Mes cheveux grisonnent aux tempes, des rides se font voir autour de mes paupières et de mes lèvres gercées. Et cette ombre sur mon visage, cet air morose qui ne me quitte jamais, comme si la Mort planait au-dessus de moi en m'attendant...

    L'homme que vous contemplez avec tant de dégoût, les débris d'êtres humains qui se mouvent difficilement, c'est moi, c'est ce que je suis devenu. Je pue l'alcool H24, et du haut de mon mètre 80, je paraîs tout de même rablé et tassé. J'ai l'air d'une brute avachie, ma virilité est devenue de la bestialité, j'effraie et je ne séduis plus. J'ai du mal à marcher, souvent, et ma main droite tremble de plus en plus. Mes hallucinations et mes crises occupent mes jours et mes nuits, je ne différencie plus mes obligations et mes principes. Je suis grossier, vulgaire, et je sombre de jour en jour. Vous, qui me regardez, vous savez que je ne vivrais pas vieux. Et c'est tant mieux.

    Je ne suis qu'un homme qui a tout perdu bien avant la Guerre. Je ne suis qu'un dommage collatéral.

    Un putain de dommage collatéral.


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